WILLIAM ANASTASI

Connu comme un dessinateur obsessionnel depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui avec ses métro-dessins (« subwaydrawings ») et ses dessins à l’aveugle (« blind-drawings »), William Anastasi a produit des objets dont l’histoire de l’art n’a commencé à saisir l’importance que récemment. Que ce soit Relief (1961), une plaque de béton carrée dans laquelle l’artiste a uriné, ou Untitled (1966), un gallon d’émail coulé le long d’un mur, c’est toujours le concept du geste qui prévaut. Ami de John Cage et proche du mouvement Fluxus, ses travaux à la caméra des années 60 ont souvent, comme c’est le cas avec Transfer (1968), un caractère tautologique.

Si Transfer rappelle par cet aspect la fameuse pièce TV Buddha de Nam June Paik de 1976, l’artiste a très tôt saisi avec cette oeuvre un fait que nous avons aujourd’hui encore bien plus de mal à admettre : notre infinie dépendance à l’énergie électrique.

*1933 Philadelphie, vit et travaille à New York

TRANSFER, 1968
UNE CAMÉRA VIDÉO NOIR ET BLANC,
MONTÉE SUR LE DESSUS D’UN MONITEUR
NOIR ET BLANC, FILME LA PRISE MURALE
SUR LAQUELLE LA CAMÉRA ET LE MONITEUR
SONT BRANCHÉS
25 × 41 × 51 CM
COURTESY GALERIE JOCELYN WOLFF